Les Sentiers de la Gloire

Les Sentiers de la Gloire

Intrigue

Nous sommes en 1916. L'armée française, lasse de la guerre, lutte pour tenir ses positions face à l'offensive allemande incessante. Dans les tranchées de l'Aisne se trouve la 1re division, sous le commandement du colonel Dax, un officier expérimenté et intègre profondément dévoué à ses hommes. Alors que les Allemands lancent un assaut féroce sur les lignes françaises, le colonel Dax est chargé de mener un dernier effort désespéré pour capturer une colline stratégique connue sous le nom de « Redoute », dont la perte signifierait un désastre pour l'armée française. L'ordre vient directement du général Mireau, un officier vaniteux et égoïste plus soucieux d'obtenir des promotions et des décorations que du bien-être de ses hommes. Mireau fixe un objectif irréaliste : prendre la Redoute, qu'il sait fortement fortifiée, à tout prix. Les enjeux sont encore plus élevés lorsque le général avertit Dax que si la tâche n'est pas accomplie, non seulement il devra faire face à une cour martiale, mais aussi à de sévères représailles contre ses hommes. Avec toutes les chances contre lui, Dax ordonne à contrecœur l'attaque, malgré ses réserves quant à la futilité de l'opération. Ses hommes, en grande partie composés de recrues inexpérimentées et de vétérans épuisés, sont jetés dans la gueule de la mort, bravant des tirs d'artillerie incessants et des emplacements de mitrailleuses. L'attaque est un désastre : la quasi-totalité des hommes de Dax sont fauchés lors de la charge sanglante. Au lendemain de la débâcle, Mireau jubile en revendiquant la victoire, mais lorsqu'il est interrogé par Dax sur la gravité des pertes, il minimise les pertes et ordonne même à Dax de fabriquer un rapport afin de minimiser l'ampleur de la défaite. La vérité, cependant, commence à se dévoiler, car plusieurs officiers sont traduits en cour martiale et servent de boucs émissaires à cet échec. Parmi ceux qui sont accusés d'avoir manqué à leur devoir, on trouve un trio de soldats : le caporal Paris, le lieutenant Roget et le soldat Pierre Arnaud. Le procès est une mascarade, Mireau l'utilisant comme un moyen de se décharger de ses responsabilités et de maintenir sa propre position auprès du haut commandement. La procédure est une parodie de justice, une manifestation pernicieuse de la politique bureaucratique se faisant passer pour une enquête impartiale. Le colonel Dax, indigné par l'injustice qui se déroule sous ses yeux, prend sur lui de défendre les accusés. Il voit dans les trois soldats un microcosme du sort brutal et inflexible qui les attend tous sur le champ de bataille. Alors qu'il présente leurs cas devant le tribunal, Dax révèle l'hypocrisie au cœur du procès et dénonce la complicité de ses supérieurs dans la dissimulation de la véritable étendue de la catastrophe. Le procès prend une tournure sombre lorsque Dax découvre toute l'étendue de la manipulation de Mireau. Le général, désespéré d'obtenir une promotion, avait délibérément sacrifié les hommes de Dax afin de revendiquer une victoire qui stimulerait ses propres perspectives de carrière. Les officiers du panel de la cour martiale sont complices de cette mascarade, et même le juge semble disposé à faire ce qu'on lui dit plutôt que de faire respecter la justice. Alors que le procès atteint son apogée, Dax prononce une violente accusation contre les brutalités de la guerre et les officiers qui profitent de l'effusion de sang. Dans un moment d'émotion brute, il déclare : « Vous ne les aimez pas pour la même raison que nous n'aimons pas les rats et les poux ! Ils nous font chair de poule, c'est tout », soulignant l'idée que les soldats, tout comme les rongeurs qui infestent les tranchées, ne sont rien de plus que de la vermine, jetables et déshumanisés. Le tribunal prononce un verdict de culpabilité, mais Dax est indigné, estimant que le verdict est une erreur judiciaire. À la fin du procès, il se sent désabusé, sachant que les officiers responsables de l'atrocité qui a eu lieu ont échappé à la justice. Face à une injustice aussi écrasante, il est tiraillé entre sa loyauté envers ses hommes et son devoir de défendre les principes de son serment. Alors que le générique défile, il y a un sentiment lancinant d'inéluctabilité, car dans un monde devenu fou de guerre et de soif de sang, où l'innocence est sacrifiée sur l'autel de l'opportunisme et où les officiers sont aussi impitoyables que les hommes qu'ils commandent, la justice est réduite à une notion cruelle et lointaine. Les sentiers de la gloire, pour lesquels tant sont morts, ne sont rien de plus que des promesses illusoires d'un bref moment de gloire face à une catastrophe existentielle.

Les Sentiers de la Gloire screenshot 1
Les Sentiers de la Gloire screenshot 2
Les Sentiers de la Gloire screenshot 3

Critiques