Salé, Sucré

Intrigue
Salé, Sucré est un drame taïwanais poignant et nuancé qui tisse une touchante histoire d'amour, d'identité et de rédemption. Au cœur de ce film, on trouve un vibrant hommage à la complexité des relations familiales, en particulier les dynamiques complexes entre un chef cuisinier retraité, Chu, et ses trois filles adultes, Jing, Amanda et Jia-Jen. Situé dans le Taipei moderne, le film mélange avec brio la culture taïwanaise traditionnelle et les influences des valeurs occidentales. Ce mélange se reflète parfaitement dans le décor : un appartement opulent mais élégant, où les arômes raffinés des créations culinaires de Chu embaument l'air, transportant le spectateur dans l'univers de l'histoire. Chu, autrefois chef renommé, a pris sa retraite depuis longtemps. Ayant perdu sa femme, sa vie lui semble plus vide que jamais. S'il trouve du réconfort dans les arts culinaires, ses filles, elles, commencent à tracer leurs propres chemins. Chacune d'elles incarne une personnalité distincte, reflétant les nuances des propres caractéristiques de leur père. Jing, l'aînée, est une fille traditionnelle et dévouée qui recherche la stabilité dans sa vie, tandis qu'Amanda, la cadette, est indépendante d'esprit et assumée dans son américanisation. Jia-Jen, la benjamine, est timide et introvertie, et peine à trouver sa place dans le monde. Au fil du déroulement de leurs histoires individuelles, chaque fille rencontre un nouvel homme. Pour Jing, il s'agit d'un petit ami de longue date qui vit avec elle, mais qui s'avère finalement être un partenaire incompatible. La relation d'Amanda avec un homme charmant mais peu fiable la pousse à remettre en question ses valeurs et son indépendance. Pendant ce temps, la nature calme et réservée de Jia-Jen l'amène à se rapprocher d'un homme doux et attentionné qui comprend et respecte son individualité. Chu, en observant les changements qui se produisent autour de lui, se retrouve aux prises avec les attentes traditionnelles d'un père chinois. Dans une exploration fascinante des différences générationnelles, Chu a souvent du mal à comprendre les choix de ses filles, se rabattant souvent sur des stéréotypes dépassés. Ce conflit interne se reflète dans sa cuisine : alors qu'il prépare des repas élaborés, il oublie souvent les goûts individuels de ses filles, illustrant ainsi la tension entre son désir de contrôler leurs vies et son acceptation croissante de leur indépendance. Malgré ces difficultés, l'amour de Chu pour ses filles reste inébranlable. En naviguant à travers les complexités de leurs relations, il se rend compte que son rôle n'est pas de dicter leurs choix, mais de leur offrir des conseils et un soutien. Cette nouvelle compréhension est magnifiquement illustrée dans une scène pivot où le chef-d'œuvre culinaire de Chu, ses « aubergines légendaires », réunit ses filles, symbolisant ainsi sa croissance et son acceptation. Tout au long du film, le réalisateur Ang Lee tisse une riche tapisserie de développement de personnages nuancés et de réflexions culturelles. Avec Salé, Sucré, il crée une histoire profondément personnelle et universelle qui explore les liens complexes entre les membres d'une famille. En se concentrant sur les nuances complexes de la société taïwanaise, Lee met en lumière les expériences universelles de l'amour, du rejet et de la compréhension qui transcendent les différences culturelles. Le travail de la caméra est tout simplement époustouflant, capturant la beauté des rues de Taipei et la beauté complexe des créations du chef. La musique, elle aussi, est d'une beauté obsédante, équilibrant parfaitement les sons de la ville animée avec les mélodies poignantes de la musique taïwanaise. Alors que l'histoire atteint sa conclusion poignante, la transformation de la relation de Chu avec ses filles est tout simplement remarquable. À travers leurs luttes et leurs triomphes individuels, Chu comprend la valeur du lâcher-prise, permettant à ses filles de tracer leurs propres chemins et, en fin de compte, de renforcer ses liens avec chacune d'elles. Un film à voir absolument pour les amateurs de drames familiaux et de cinéma asiatique.
Critiques
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