Tabou

Intrigue
Situé dans le cadre vibrant du Rio de Janeiro des années 1930, la rencontre fictive entre deux figures littéraires brésiliennes, Lamartine Babo et Oswald de Andrade, constitue le cœur du film envoûtant et poignant « Tabou ». Réalisé par Miguel Gomes, connu pour son approche lyrique et philosophique de la narration, le film est une méditation poignante sur l'amour, la perte et le passage du temps. Le film tisse un récit complexe qui plonge dans l'intersection de l'art et de la vie, brouillant les frontières entre le fait et la fiction. Oswald de Andrade, incarné par son alter ego, Carlos Alberto Ricarte, est un poète et dramaturge qui incarne la rébellion et la modernité du mouvement d'avant-garde brésilien. Par ses mots et ses actions, Oswald incarne l'esprit de la révolution, défiant le statu quo et repoussant les limites de l'art et de la littérature. D'un autre côté, Lamartine Babo, joué par Ricardo Pereira, est un compositeur de chansons populaires qui représente la commercialisation de l'art et l'absence d'âme de l'industrie du divertissement. Son art n'est qu'une marchandise, motivée par le gain financier plutôt que par la passion créative. Cette dichotomie prépare le terrain pour une rencontre pleine de tensions entre les deux, alors que les idéologies radicales d'Oswald entrent en collision avec le monde banal et romancé de Lamartine. Leur rencontre est déclenchée par une rencontre fortuite dans une boîte de nuit louche de Rio, où Oswald repère une fille d'une rare beauté et en tombe immédiatement amoureux. La jeune fille, connue sous le nom de Teresa (jouée par Teresa Madruga), est une jeune femme belle et intrigante qui incarne l'enchantement de l'inconnu. Oswald voit en elle une beauté intouchable, un symbole du pur et de l'inaccessible. Elle représente le mystique du « tabou », un concept central du roman du même nom d'Owen Chandor, sur lequel le film est librement basé. Alors qu'Oswald devient obsédé par cette mystérieuse jeune fille, il lui écrit une série de sonnets, encapsulant ses pensées, ses émotions et ses désirs. Ces sonnets servent de rendu poétique de son trouble intérieur, une exploration poignante de ses sentiments et un aperçu du monde de l'esprit troublé d'Oswald. Pendant ce temps, Lamartine est de plus en plus fasciné par la même fille, et le conflit entre les idées révolutionnaires d'Oswald et l'approche mercenaire de Lamartine envers l'art crée une situation explosive. L'atmosphère de « Tabou » se caractérise par une utilisation vive des couleurs, de l'architecture et des costumes, transportant les spectateurs dans le monde vibrant du Rio de Janeiro des années 1930. La ville devient une entité vivante, respirante, capturant la beauté, la décadence et la passion infinie d'un monde déchiré entre tradition et modernité. Chaque plan est rempli de textures, de sons et de détails, évoquant l'expérience sensorielle de la ville vibrante et décrépite, sur laquelle on peut voir l'influence du colonialisme indien et européen. Teresa, l'énigme centrale de l'histoire, se rapproche d'Oswald ou s'éloigne de Lamartine, selon les circonstances. Leurs diverses expériences personnelles, pour des raisons apparentes, les amènent à se trouver l'un l'autre, se reflèteraient dans leurs expériences implacables qu'ils gardent secrètes et développent une profonde passion en conséquence.
Critiques
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