V/H/S/85

V/H/S/85

Intrigue

V/H/S/85 se dévoile à travers un documentaire télévisé en apparence inoffensif, un pilier du paysage télévisuel des années 1980. Le documentaire en question, « L'Ère oubliée : le VHS et la naissance d'une nouvelle horreur », vise à mettre en lumière un chapitre moins évoqué de l'histoire de l'horreur – l'apogée des cassettes VHS et des films d'horreur à petit budget engendrés par ces monstruosités analogiques. À travers des entretiens intimes avec des professionnels de l'industrie, des collectionneurs et des aficionados de l'horreur, le documentaire tente de capturer l'essence des classiques de l'horreur les plus emblématiques – et souvent négligés – de cette époque. C'est dans ce cadre documentaire que cinq contes d'horreur autonomes émergent, chacun plus troublant et graphique que le précédent. Chaque histoire rend hommage aux débuts de l'horreur en found footage, lorsque les budgets modestes et l'ingéniosité conduisaient souvent à des récits plus novateurs et dérangeants. Le premier conte, « Cassette », est une exploration viscérale d'un groupe d'étudiants qui deviennent obsédés par une mystérieuse cassette VHS découverte dans la salle de stockage de leur dortoir. Alors qu'ils regardent les images apparemment anodines, ils commencent à vivre des événements inexplicables et terrifiants qui poussent leurs perceptions à la limite. Le réalisateur du film, un maître de l'utilisation de la tension atmosphérique, crée un récit captivant qui montre comment le monde banal de la vie étudiante peut rapidement sombrer dans le chaos lorsqu'il est confronté aux horreurs indicibles qui se cachent dans la cassette VHS. Après « Cassette », le conte suivant, « Disconnected », plonge dans le monde tordu des films d'horreur amateurs, en se concentrant particulièrement sur l'ascension du réalisateur notoire, Martin Jones. Cette étude de personnage devient un exercice de terreur psychologique, car le style de réalisation de Jones devient de plus en plus dérangeant et sadique. Alors que nous plongeons plus profondément dans le monde de Jones, nous découvrons un réseau complexe d'obsession, de contrôle et les dangers de brouiller la réalité et la fiction. Le troisième segment, « A Video, a Tape », s'articule autour d'un personnage mystérieux connu uniquement sous le nom de « The Director », qui se focalise sur une cassette VHS contenant des scènes manquantes d'un film de slasher des années 1980. Alors que le réalisateur plonge de plus en plus profondément dans les mystères de la cassette, il commence à se demander ce qui est réel et ce qui n'est qu'un produit de sa propre paranoïa. Estompant les frontières entre la réalité et la fiction, ce récit explore le monde troublant du fanatisme obsessionnel et les dangers de se perdre dans le monde du found footage. « You're One of Them », le quatrième segment, offre une vision glaçante de l'anxiété sociale, en présentant un groupe d'amis qui assistent à une soirée pyjama organisée par un individu charismatique mais troublé. Cet individu, dont les véritables intentions ne sont pas claires au début, semble avoir un agenda sinistre, qui se dévoile lentement au fur et à mesure que la cassette progresse. Ce qui était au départ un rassemblement joyeux se transforme progressivement en une descente dans la folie alors que le groupe succombe à la manipulation de l'individu. Le segment final, « This Is My Home », offre un conte poignant et terrifiant sur les valeurs familiales et le côté sombre de la nostalgie. Le récit est centré sur un jeune garçon piégé dans une cassette VHS hantée, qui l'oblige à affronter les traumatismes du passé de sa famille. À travers des images vives et l'atmosphère étrange d'une maison de banlieue des années 1980, ce segment explore l'idée que les horreurs que nous vivons sont parfois celles auxquelles nous nous attendons le moins. En fin de compte, V/H/S/85 est un regard à la fois nostalgique et macabre sur les recoins les plus sombres de l'ère VHS, une époque où l'art de la réalisation de films d'horreur était à son plus brut et débridé. En tissant cinq contes de terreur divers dans le cadre d'un faux documentaire, le film offre une expérience viscérale, invitant les spectateurs à s'immerger dans les bas-fonds lugubres de l'horreur des années 1980.

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Critiques